Aïd au Maroc : Sacrifice du mouton remis en question face à la sécheresse

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Au Maroc, l'approche de l'Aïd-el-Adha, ou fête du sacrifice, se déroule cette année dans un contexte particulier. La sécheresse persistante qui frappe le pays a conduit à une situation inédite, remettant en question une tradition profondément ancrée : le sacrifice du mouton.

Un appel royal sans précédent

Pour la première fois depuis près de trente ans, le roi Mohammed VI a appelé ses sujets à renoncer, ou à tout le moins, à reconsidérer le sacrifice traditionnel. Cette décision, motivée par la diminution du cheptel due à la sécheresse, vise à préserver les ressources du pays et à faire face aux défis climatiques et économiques actuels. Une mesure similaire avait été prise par son père, Hassan II, en 1996, face à une situation comparable.

L'impact sur le terrain

Dans les marchés hebdomadaires, comme celui de Khémisset, l'absence de moutons est frappante. Les étals regorgent de fruits et légumes, des vaches et des chevaux sont présents, mais les traditionnels enclos à moutons sont vides. Ce spectacle inhabituel témoigne de l'impact concret de la sécheresse et de l'appel royal.

Pour de nombreux Marocains, l'Aïd sans sacrifice perd de sa saveur. Fatima Kharraz, une habitante de Khémisset, exprime un sentiment partagé par beaucoup : « Nous ne ressentons pas l’enthousiasme habituel. C’est comme si la fête n’existait pas. »

Conséquences économiques et alternatives

Le prix des moutons, déjà élevé l'année dernière, aurait encore augmenté cette année, rendant le sacrifice inabordable pour de nombreuses familles. Chaque année, entre 5 et 6 millions de moutons sont sacrifiés au Maroc, un chiffre qui témoigne de l'importance économique et culturelle de cette tradition.

Face à cette situation, des alternatives sont envisagées. Certaines familles se tournent vers d'autres formes de célébration, tandis que d'autres espèrent que les prochaines récoltes seront plus clémentes, permettant ainsi de renouer avec la tradition du sacrifice l'année prochaine. L'impact à long terme de cette situation sur les pratiques culturelles marocaines reste à observer.