Taïwan: Stratégie Discrète Face à l'Influence Croissante de la Chine!
La présence diplomatique de Taïwan en Afrique s'est considérablement réduite, Eswatini étant désormais son seul allié officiel. Au cours des deux dernières décennies, la plupart des États africains ont transféré leur reconnaissance à la République populaire de Chine (RPC), attirés par les incitations financières de Pékin et soumis à des pressions diplomatiques pour maintenir le principe d'une « Chine unique ». Ce déclin reflète une asymétrie structurelle plus large : la Chine est devenue le principal partenaire économique de l'Afrique, tandis que les ressources limitées de Taïwan ne lui permettent plus de rivaliser par le biais de la « diplomatie de la reconnaissance » traditionnelle.
Pourtant, Taïwan n'a pas disparu du continent. L'île a fait preuve de résilience en cultivant d'autres formes d'engagement : bureaux de liaison et de commerce non officiels, coopération fonctionnelle dans des secteurs tels que la santé, l'agriculture et l'éducation, et partenariats symboliques avec des entités non reconnues comme le Somaliland. Le cas d'Eswatini illustre la fragilité des liens formels restants de Taïwan, mais aussi la valeur d'un soutien ciblé et soutenu dans la construction de relations durables.
Par ailleurs, les Îles Salomon, situées dans le Pacifique, ont annoncé qu'elles excluraient les nations non-membres, dont la Chine et Taïwan, d'un sommet régional prévu en septembre 2025. L'objectif est d'éviter une querelle diplomatique autour de la présence de responsables de Taïwan. Cette décision illustre la complexité des relations diplomatiques dans la région, où Taïwan lutte pour maintenir sa présence face à l'influence grandissante de la Chine.
Stratégies d'Avenir pour Taïwan
Taïwan ne peut espérer inverser complètement sa marginalisation diplomatique, mais peut préserver son influence grâce à une diplomatie discrète et fonctionnelle axée sur la coopération à valeur ajoutée plutôt que sur la reconnaissance formelle. Cela requiert :
- Cibler des partenaires sélectifs (par exemple, le Botswana, le Cabo Verde, Maurice, le Ghana, le Rwanda, les Seychelles) où la stabilité politique relative, la dépendance chinoise limitée et l'ouverture à la diversification offrent des points d'entrée.
- Développer la représentation informelle en tant que centres d'expertise (santé, agritech, e-gouvernance), intégrés aux écosystèmes locaux tout en évitant une exposition politique manifeste.
- Investir dans le soft power et les liens interpersonnels, en tirant parti des anciens élèves africains, des entrepreneurs et des réseaux de la société civile pour maintenir la visibilité.
- Construire des partenariats triangulaires avec des pays tiers ou des organisations (France, Japon, Inde, Union européenne, agences des Nations unies) pour amplifier l'impact sans provoquer de confrontation directe.