Une étude récente menée par l'économiste de Harvard, Jason Furman, révèle une dépendance alarmante de l'économie américaine envers les investissements dans les centres de données et les technologies de l'information. Selon ses calculs, si l'on exclut ces secteurs, la croissance du PIB américain au premier semestre 2025 n'aurait été que de 0,1 % en rythme annualisé. Ce chiffre souligne le rôle de plus en plus crucial des infrastructures de haute technologie dans la formation des résultats macroéconomiques.
L'essor des data centers : un moteur de croissance exceptionnel
Les conclusions de Furman font écho aux observations de plusieurs analystes financiers, dont Robert Armstrong du Financial Times, qui ont noté une augmentation remarquable des infrastructures de centres de données. En août, Renaissance Macro Research estimait que la valeur en dollars contribuée à la croissance du PIB par la construction de centres de données d'IA avait dépassé les dépenses de consommation aux États-Unis pour la première fois en 2025. Un fait remarquable, compte tenu du fait que les dépenses de consommation représentent les deux tiers du PIB.
Un impact disproportionné
Techniquement, comme le souligne Furman, les investissements dans les équipements et logiciels de traitement de l'information ne représentaient que 4 % du PIB américain au premier semestre 2025. Pourtant, ils représentaient également 92 % de la croissance du PIB sur cette période. Furman nuance toutefois, arguant que l'économie américaine n'aurait probablement pas enregistré une croissance quasi nulle en l'absence de cet essor. Selon lui, "en l'absence du boom de l'IA, nous aurions probablement des taux d'intérêt et des prix de l'électricité plus bas, ce qui entraînerait une croissance supplémentaire dans d'autres secteurs". Il estime que cela pourrait compenser environ la moitié de ce qui a été obtenu grâce au boom de l'IA.
En conclusion, l'étude met en lumière la dépendance croissante de la croissance économique envers le secteur de l'IA et des data centers. La question se pose de savoir si cette dépendance est durable et si d'autres secteurs pourront prendre le relais pour assurer une croissance économique équilibrée à l'avenir.