Bangladesh: Éléphants sauvés & Grève portuaire menace l'économie !

Bangladesh: Éléphants sauvés & Grève portuaire menace l'économie !

Le Bangladesh est à la croisée des chemins, confronté à des défis environnementaux et économiques majeurs. D'une part, le pays s'engage dans un projet ambitieux de réintroduction d'éléphants captifs dans la nature, une initiative inédite qui suscite espoirs et interrogations.

Réintroduire les éléphants : un pari risqué mais nécessaire

Pendant des décennies, ces pachydermes ont été exploités pour le tourisme, le cirque et le transport de charges lourdes. Aujourd'hui, le "Projet de conservation des éléphants" vise à leur offrir une seconde chance dans leur habitat naturel. Cette initiative combine la protection des populations sauvages et la réhabilitation des animaux en captivité. La Haute Cour a interdit l'adoption d'éléphants sauvages, renforçant ainsi le cadre légal contre leur exploitation.

L'éléphant d'Asie, autrefois présent sur un vaste territoire, survit désormais dans des zones fragmentées. Le Bangladesh abrite une population cruciale pour la biodiversité régionale, avec environ 268 éléphants sauvages recensés en 2016. Cependant, au moins 96 éléphants vivent encore en captivité, sans compter ceux qui travaillent dans l'ombre.

Grève portuaire à Chattogram : une menace pour l'économie

Parallèlement à ces efforts de conservation, le Bangladesh fait face à une crise économique potentielle. Une grève de dockers s'intensifie au port de Chattogram, le plus grand du pays. Environ 200 travailleurs protestent contre le plan du gouvernement intérimaire de louer des licences d'exploitation à des entreprises étrangères.

Le gouvernement négocie des accords avec DP World (Émirats arabes unis) et A.P. Moller–Maersk (Danemark) pour moderniser le port et améliorer son efficacité. Cependant, les dockers craignent des restructurations et des licenciements. Ils mettent en doute la légitimité du gouvernement intérimaire, qui sera remplacé après les élections de février 2026.

Certains représentants de l'industrie soutiennent la location, soulignant la nécessité d'une expertise mondiale pour développer le port. D'autres critiquent cette décision, arguant qu'elle compromet des décennies de gestion locale. La grève menace l'industrie textile, pilier de l'économie bangladaise.

Le Bangladesh se trouve donc à un tournant, devant jongler entre la protection de son environnement et la nécessité de moderniser ses infrastructures économiques. L'issue de ces deux crises aura un impact majeur sur l'avenir du pays.