Salah Abdeslam, le terroriste condamné à la perpétuité incompressible pour les attentats du 13 novembre 2015, souhaite entrer en contact avec les parties civiles dans une démarche de justice restaurative. C'est son avocate, Maître Olivia Ronen, qui l'a révélé sur franceinfo, à l'approche des commémorations des attentats.
Selon Maître Ronen, Abdeslam aimerait "pouvoir expliquer la situation, discuter, ouvrir une porte aux parties civiles si celles-ci le souhaitent pour pouvoir évoquer la détention et évoquer ce procès-là". Il aurait également présenté ses excuses aux parties civiles lors de son procès et tente d'accéder à l'éducation en prison.
Qu'est-ce que la justice restaurative?
La justice restaurative est un processus qui vise à permettre aux victimes et aux auteurs d'infractions de se rencontrer et de dialoguer, dans un cadre sécurisé et encadré. L'objectif est de favoriser la réparation du préjudice subi par les victimes et de responsabiliser les auteurs. Il ne s'agit pas de remplacer la justice pénale, mais de la compléter.
Maître Ronen explique que certaines parties civiles ont également exprimé le désir d'entrer en contact avec Abdeslam. Elle souligne que la justice restaurative vise à "dépasser quelque chose pour essayer de viser [...] un apaisement social".
Réactions des victimes
Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de l'association Life for Paris, a réagi positivement à cette annonce. Il a indiqué que "plusieurs victimes des attentats" s'intéressaient à la justice restaurative et que cela pourrait mener à des rencontres en prison, comme cela se fait déjà en Espagne et en Italie.
La justice restaurative émerge en France depuis une dizaine d'années. Elle peut prendre différentes formes, comme des rencontres entre auteurs et victimes d'infractions similaires, ou des médiations restauratives.
Cette démarche de Salah Abdeslam, bien que potentiellement controversée, ouvre une nouvelle perspective dans le processus de deuil et de reconstruction pour les victimes des attentats du 13 novembre.