Le budget de la Sécurité sociale est au cœur d'une intense bataille politique en France. Entre la surtaxe des mutuelles, les coupes budgétaires dans l'armée et le rejet des recettes à l'Assemblée, le gouvernement Lecornu fait face à une semaine cruciale. Décryptage des enjeux.
Surtaxe des Mutuelles: Une Mesure Controversée
Les députés ont validé en commission la surtaxe visant les complémentaires santé, une décision qui suscite de vives réactions. Alors qu'ils s'y étaient opposés en première lecture, ils ont finalement cédé, espérant un rendement d'un milliard d'euros en 2026. Cette volte-face est critiquée, notamment par l'opposition qui craint une répercussion sur les cotisations des assurés.
Hadrien Clouet, député insoumis, a alerté sur le risque de voir cette taxe reportée sur les cotisations. Christophe Bentz, député RN, a quant à lui averti que cette mesure, présentée comme provisoire, pourrait devenir permanente si elle impacte les tarifs.
Armée: Le Nouveau Service Militaire Menacé?
Le nouveau service militaire voulu par Emmanuel Macron pourrait être confronté à des difficultés financières. Alors que les Français sont fiers de leur armée, considérée comme la "meilleure" d'Europe, les moyens alloués pourraient s'avérer insuffisants. La comparaison avec l'Allemagne, qui investit massivement dans sa Bundeswehr, est inévitable.
Si la solde mensuelle des jeunes volontaires allemands atteint 2 600 euros, elle serait de seulement 1 000 euros en France. Un écart qui pose question sur l'attractivité du dispositif et sur la capacité de la France à financer ses ambitions militaires.
Budget de la Sécu: Rejet des Recettes à l'Assemblée
La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a rejeté en nouvelle lecture la partie recettes du budget de la Sécurité sociale. Les Républicains, l'extrême droite et la gauche, à l'exception des socialistes, ont voté contre. Ce rejet augure d'une semaine difficile pour le gouvernement Lecornu, qui devra trouver des compromis pour faire adopter son budget.
Le vote des députés sur le texte est prévu le 9 décembre. D'ici là, les débats s'annoncent houleux, avec la possibilité d'un recours au 49.3, un outil constitutionnel permettant au gouvernement de faire adopter un texte sans vote.