Le film "La Voix de Hind Rajab" de Kaouther Ben Hania suscite la controverse. Ce documentaire, qui utilise les enregistrements réels des appels désespérés d'une fillette palestinienne de 6 ans piégée dans une voiture à Gaza en janvier 2024, divise la critique. Certains saluent un réquisitoire déchirant contre la violence faite aux enfants en temps de guerre, tandis que d'autres remettent en question le dispositif cinématographique employé, mêlant fiction et réalité.
Le film revient sur les événements du 29 janvier 2024, lorsque Hind Rajab, se retrouve coincée au milieu des cadavres de sa famille, sous les tirs israéliens dans le nord de la bande de Gaza. Ses appels au Croissant-Rouge palestinien, enregistrés et diffusés, ont ému le monde entier.
Kaouther Ben Hania, connue pour son approche innovante du cinéma documentaire, notamment avec "Les Filles d'Olfa", explore ici les limites de la représentation de l'horreur. Comment filmer l'infilmable ? Comment donner à voir l'indicible ? Ce sont les questions que pose ce film, qui a déjà suscité de vives réactions lors de sa présentation à la Mostra de Venise, où il a remporté le Grand Prix du Jury.
Le film a attiré l'attention de personnalités influentes, Brad Pitt, Joaquin Phoenix, Rooney Mara, Alfonso Cuarón ou encore Jonathan Glazer figurent parmi ses producteurs exécutifs. Cependant, le mélange de fiction et de documentaire, bien qu'ayant pour but de rendre l'horreur plus palpable, est critiqué par certains qui y voient une reconstitution maladroite.
Quoi qu'il en soit, "La Voix de Hind Rajab" ne laisse personne indifférent. Il pose des questions essentielles sur le rôle du cinéma face à la souffrance et à la guerre, et sur la manière dont on peut témoigner de l'horreur sans la banaliser.
Un débat nécessaire
Ce film est bien plus qu'un simple documentaire. C'est un point de départ pour une discussion nécessaire sur les conflits, les victimes innocentes et la responsabilité de chacun. Il invite à la réflexion et à l'empathie, et rappelle l'importance de ne jamais oublier les voix de ceux qui souffrent.