Un vent de controverse souffle sur le Chili alors qu'une affaire troublante ébranle la mémoire des victimes de la dictature de Pinochet. Bernarda Vera, militante du MIR, déclarée disparue après son arrestation en 1973, aurait été retrouvée vivante en Argentine, selon un reportage diffusé sur Chilevisión.
Cette révélation a ravivé les débats passionnés sur le passé sombre du pays. Le rapport de la Commission nationale sur la vérité et la réconciliation de 1991 la considérait comme exécutée. Cependant, il semblerait qu'elle ait rejoint un groupe de guérilla et fui en Argentine, avant de s'établir en Suède comme réfugiée politique. Elle serait revenue en Argentine en 1999.
Cette affaire soulève des questions délicates sur la gestion de la mémoire des victimes de la dictature et les potentielles erreurs d'identification. Elle alimente également les discours négationnistes qui cherchent à minimiser l'ampleur des violations des droits humains commises sous le régime de Pinochet.
Parallèlement, l'État chilien a présenté des excuses officielles à Londres à la famille de Leopoldo García Lucero, victime de torture sous Pinochet, forcé à l'exil au Royaume-Uni. L'État a reconnu les préjudices subis par García et sa famille, ainsi que les retards dans les enquêtes qui ont empêché la condamnation de son tortionnaire, décédé aux États-Unis en 2022 sans être extradé.
Ces excuses, prononcées lors d'une cérémonie à l'ambassade du Chili à Londres, témoignent de l'engagement de l'État envers la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la dictature. La sous-secrétaire aux droits de l'homme, Daniela Quintanilla, a souligné l'importance de tirer les leçons des erreurs du passé.
Vers la réconciliation ?
Ces événements mettent en lumière la complexité de la mémoire du régime de Pinochet au Chili. L'affaire de Bernarda Vera sème le doute et alimente les controverses, tandis que les excuses à la famille García Lucero représentent un pas vers la reconnaissance et la réparation des préjudices subis. Le chemin vers la réconciliation reste long et semé d'embûches.
Un passé qui hante le présent
- La nécessité de faire la lumière sur les disparitions et les violations des droits humains.
- L'importance de lutter contre le négationnisme et les tentatives de révisionnisme historique.
- Le rôle de la justice et de la réparation dans la construction d'une société plus juste et réconciliée.