Niger: Uranium nationalisé mis en vente! Coup dur pour la France?

Niger: Uranium nationalisé mis en vente! Coup dur pour la France?

Le Niger a annoncé la mise en vente sur le marché international de l'uranium produit par Somair, une filiale du groupe français Orano (anciennement Areva), nationalisée en juin dernier. Cette décision marque une escalade dans le conflit entre le régime militaire nigérien, arrivé au pouvoir en 2023, et Orano, détenu à 90% par l'État français et exploitant des mines d'uranium au Niger depuis des décennies.

L'annonce a été faite par le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte, qui a affirmé le droit légitime du Niger de disposer de ses richesses naturelles et de les vendre à qui bon lui semble, dans le respect des règles du marché et en toute indépendance. Cette initiative intervient dans un contexte de rapprochement entre le Niger et la Russie, Moscou ayant exprimé son intérêt pour l'exploitation minière d'uranium dans le pays.

En 2024, le Niger a retiré à Orano le contrôle opérationnel de ses trois principales mines : Somair, Cominak et Imouraren, qui possède l'un des plus importants gisements d'uranium au monde. Orano conserve officiellement une participation de 60% dans ces filiales et a engagé diverses procédures d'arbitrage pour tenter de récupérer le contrôle opérationnel. La société française condamne fermement le transfert illégal d'uranium de la mine de SOMAÏR, considérant cela comme une violation directe de la décision du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).

Le Niger fournissait environ un quart de l'uranium naturel utilisé par les centrales nucléaires européennes en 2022, selon les données d'Euratom. La nationalisation de l'uranium et sa mise en vente sur le marché international pourraient avoir des conséquences significatives sur l'approvisionnement énergétique de l'Europe et sur les relations entre le Niger et la France.

Implications et perspectives

La situation au Niger soulève des questions importantes sur la souveraineté des États sur leurs ressources naturelles, les relations entre les anciennes puissances coloniales et leurs anciennes colonies, et la diversification des sources d'approvisionnement en matières premières stratégiques. L'évolution de ce dossier sera suivie de près par les acteurs du secteur nucléaire et les observateurs de la scène politique africaine.

L'arbitrage en cours

  • Orano a engagé des procédures d'arbitrage pour contester la nationalisation.
  • L'issue de ces procédures sera déterminante pour l'avenir de la présence d'Orano au Niger.